Qu’est ce qu’une urgence dentaire ?
Pertinence et difficulté de l’urgence dentaire pour le chirurgien dentiste…
Le praticien doit, dans un minimum de temps, prendre en charge le stress et la douleur du patient, stopper l’évolution d’un processus pathologique et prévenir des complications potentielles.
Le praticien met en œuvre un arbre décisionnel, constitué d’un examen clinique et un examen radiographique et d’un questionnaire médical très précis : circonstances et maladies systémiques ;
- diabète
- HIV
- insuffisance hépatique
- maladies cardio-vasculaires ou rénales
- toxicomanie
Les principaux types d’urgences dentaires et conseils
I – LES URGENCES DENTAIRES INFECTIEUSES
Elles représentent plus d’un tiers des urgences dentaires prises en charge dans le cadre de la permanence des soins.
Leur classement par ordre d’apparition décroissant :
- abcès endodontique (42,32 % des cas)
- cellulites séreuses (17,61 % des cas)
- accidents infectieux liés à la dent de sagesse (15,05 % des cas)
- abcès parodontaux (10,7 %)
- cellulites collectées (9,9 %)
- cellulite diffuse grave (3,4 %).
Les critères de gravité : la prise de rendez-vous devra être ultra-rapide si deux des critères suivants sont produits : un délai d’apparition des symptômes supérieur à 48 heures une gêne à la déglutition, à la ventilation, ou à l’ouverture buccale fièvre et à plus forte raison, une altération de l’état général.
Les règles de prise en charge d’une urgence dentaire infectieuse sont :
- examen clinique complet
- examen radiologique
- un geste thérapeutique (drainage, décompression)
- une prescription (antibiotiques, antalgiques, antiseptiques locaux).
Prévoir un rendez-vous dans les 24 à 72 heures pour contrôle ou geste complémentaire chez le chirurgien-dentiste traitant habituel.
CONSEIL :
Evitez l’automédication, elle est génératrice de complications.
II – TRAUMATISMES DENTAIRES
- Le simple choc : Même s’il n’y a pas de signes cliniques visibles, un choc peut entrainer un déplacement dans son alvéole osseuse ou une fracture radiculaire. Les conséquences peuvent être la nécrose pulpaire ; l’abcès et la discoloration dentaire. La dent définitive sous-jacente peut être affectée sur le long terme (dents de lait).
- La fracture de la couronne de la dent : Elles intéressent l’émail, la dentine . l’exposition pulpaire est possible. Rage de dent et nécrose peuvent en être les conséquences. Il faut protéger rapidement les tissus dentaires exposés ; l’étanchéité et l’esthétique seront assurées.
Si le morceau fracturé est délicatement récupéré, il sera souvent possible de le recoller. - L’expulsion de la dent hors de son alvéole : De nombreuses études ont montré que, si la dent est réimplantée rapidement, elle a des chances de survivre La tenue de la dent sera d’autant plus importante et durable que la dent aura été replacée immédiatement ou transportée au cabinet dentaire avec les plus grandes précautions.
CONSEILS :
1) Rechercher la dent afin de la remettre immédiatement ou de la faire remettre en place par un chirurgien-dentiste, le plus vite possible. Tenir la dent par sa couronne ; ne pas toucher la racine ; ne pas gratter ni brosser la dent (rincer la dent et la plaie avec de l’eau si possible).
2) Si le patient est seul ou agité, la plaie ou la dent souillée, l’entourage craintif, il faudra transporter d’urgence la dent dans un milieu favorable : flacon de lait, mouchoirs en tissu ou gaze imbibés de salive ; ou sérum physiologique acheté en pharmacie ; voire dans de l’eau s’il n’y a pas d’autres solutions.
3) Donner si possible un médicament contre la douleur et/ou pour l’anxiété mais pas d’aspirine.
Dans tous les cas consulter d’urgence un chirurgien-dentiste (en moins d’une heure si possible).
III – HEMORRAGIE DENTAIRE ET DE LA SPHERE BUCCALE
Suite à une intervention chez votre dentiste, suite à un traumatisme (choc, accident…) un saignement ne veut pas s’arrêter spontanément.
CONSEIL :
Faire pression indirectement avec de la gaze (ou un mouchoir) pour réaliser une compression de la plaie et se rendre en urgence chez un chirurgien-dentiste et si une douleur est associée prendre un antalgique mais pas d’aspirine.
IV – URGENCE DOULEUR INTENSE : LA PULPITE
L’inflammation de la pulpe (le «nerf» de la dent) se manifeste par une congestion sanguine intra pulpaire. Comme les tissus durs de la dent ne sont pas élastiques, les terminaisons nerveuses s’en trouvent très comprimées et réagissent par une douleur très vive : on décrit une douleur pulsatile, irradiante et même spontanée.
Tout ce qui augmente la congestion va accentuer la douleur: le froid, le chaud, la position couchée et toutes les positions tête basse. La douleur diminue en position tête haute, ce qui contraint le patient à passer une nuit blanche debout ou assis.
La pulpite fait le plus souvent suite à une agression carieuse trop profonde.
Les antalgiques sont malheureusement peu actifs sur la pulpite et il n’y a guère de « truc » pour calmer la douleur. Seul le chirurgien dentiste pourra résoudre le problème en diminuant la pression sanguine dans la dent. La dent sera à dévitaliser par la suite.
CONSEIL :
Consulter son chirurgien dentiste dès les premières sensibilités au froid et sucré, sans attendre l’urgence. Prendre des antalgiques comme le paracétamol (éviter les autres anti-inflammatoires) et consulter un chirurgien-dentiste rapidement pour pouvoir attendre le soin plus confortablement.
Chirurgiens-Dentistes de garde
Chaque trimestre une liste de Chirurgiens-Dentistes de garde les samedi et jours fériés est établie, mais cette liste fait souvent l’objet de modifications de dernière minute aussi, vous trouverez les coordonnées des chirurgiens-dentistes d’astreinte sur Paris au : 01 42 61 12 00 ou auprès des services d’urgence en faisant le 15.